يكرم متحف بومبيدو الشاعر جيل جوزيف وولمان (1929 - 1995) وفيلمه “ضد المفهوم” (L’Anticoncept). اكتمل الشاعر هذا العمل بضعة أشهر بعد عرض الأفلام “رسالة اللعاب و الخلود” لإيزيدور إيزو و”هل بدأ الفيلم؟” لموريس لوميتر. و يعتبر هذا الفيلم بيانا مناهضا للسينما تلقى الصمت و الرفض من قبل الرقابة الفرنسية في ذلك الوقت. يتكون الفيلم من صورة بالونة و تركيبة صوتية تتكون من نصوص مجمعة وشعر صوتي. من خلال تخريب الجهاز السينمائي التقليدي واختزال الفيلم “لاستخدام جوهره: الحركة” ، فإن وولمان يجعل الجهود المبذولة لتدمير السينما التي بدأتها حركة “لاتريزم” راديكالية. في مواجهة التناوب الاصطرابي لومضات العرض الضوئية وتزامن مسار الصوت ، يخوض المتفرج تجربة حسية يزول فيها كل تمييز بين الصوت والصورة.
المحور رقم 1
ضد المفهوم
عرض هذا الفيلم من برمجة و تقديم قسم جمع الأفلام بمتحف بونبيدو.

L'Anticoncept
Gil Joseph Wolman
France, 1951
35mm numérisé, 60'
Gil Joseph Wolman (1929 – 1995) est l’une des figures majeures des courants avant-gardistes qui se sont développés dans la capitale française après la Seconde Guerre mondiale. Poète lettriste dès 1949, il prolonge avec la « mégapneumie » (nouvelle poésie du souffle) les expérimentations conduites par Isidore Isou portant sur le langage et la lettre. En dissociant les consonnes des voyelles, en désintégrant les structures de la langue, il cherche à libérer le souffle pour faire basculer la poésie dans une dimension physique. Wolman réalise son premier film L’Anticoncept en 1951, quelques mois après que Isodore Isou ait achevé le Traité de bave et d’éternité et Maurice Lemaître Le film est déjà commencé ?. Présenté publiquement pour la première fois le 11 février 1952 au ciné-club Avant-Garde qui se tient au palais de Chaillot, le film est immédiatement interdit par la censure. La radicalité formelle de ce manifeste anti-cinématographique le condamne à la clandestinité pendant une trentaine d’années. Conçu pour être projeté sur une structure gonflable (un ballon sonde), L’Anticoncept est un film sans images accompagné d’une piste sonore composée d’un poème non narratif entrecoupé de « mégapneumies ». Avec L’Anticoncept, Wolman subvertit le dispositif traditionnel de la salle de cinéma et réduit le film « à l’utilisation de sa quintessence : le mouvement », radicalisant ainsi la destruction du cinéma initiée par Isou et Lemaître. Remplacé par un ballon sonde, l’écran constitue une surface continue et totale sur laquelle viennent se percuter les sonorités stridentes et syncopées de la bande sonore. Confronté à l’alternance stroboscopique des clignotements lumineux (blanc/noir) de la projection, le spectateur est invité à faire l’expérience hypnotique d’une œuvre sensorielle anéantissant toute forme de distinction entre son et image.